Ahouach-association

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Après deux années d'absence pour cause de pandémie de la Covid 19, une mission médicale a pu être de nouveau menée par Pédiatres du Monde dans la vallée d'Oussertek du 3 au 7 octobre 2022. Une autre est en préparation pour mai 2023. A suivre !

Mission médicale du 23 au 30 Avril 2012

 

RAPPORT DE MISSION au MAROC

Nom du rédacteur : Isabelle Demeyère


Lieu : OUSSERTEK / Haut-Atlas

Date : du 24 au 27 avril 2012

Membres de l’équipe :

Isabelle Demeyère, trésorière de l’association Ahouach, chef de mission Ahouach

Dr Isabelle Malgras, médecin généraliste à Grasse, chef de mission médicale

Dr Jean-Claude Venet, médecin généraliste à Pau

Michèle Bouchet, sage-femme à Bordeaux

Véronique Morin, infirmière scolaire à Pau

Avec la participation exceptionnelle durant deux jours du Dr Brahim Idali

 

 

 

 

Déroulement de la mission


L’Association Ahouach a mené sa 4e mission dans la vallée d’Oussertek du 24 au 27 avril 2012, qui était aussi la 1ère mission depuis la signature par le Ministère de la Santé du Maroc de la convention de partenariat qui lie désormais  l’Association Ahouach au Royaume du Maroc.

Pour des raisons de transport aérien, l’arrivée de l’équipe médicale fut éclatée : un premier groupe est arrivé en 4x4 dans la vallée le dimanche soir et le second le mardi midi ; la mission n’a pu commencer réellement que le mardi après-midi. Elle a duré trois jours et demi et présente la particularité d’avoir été rejointe par le Dr Brahim Idali, professeur, anesthésiste réanimateur au CHU de Casablanca, le jeudi et le vendredi. Né dans la vallée, le Dr Idali nous permit d’être plus efficace et de nous passer d’un traducteur supplémentaire. Hassan Baghaz,  Sir Mohamed, Omar Ouchaou et Mustapha Idali – qui fut également notre valeureux conducteur-  membres ou non de  l’Association ENNOUR ont rempli avec chaleur et attention ce rôle indispensable aux missions que nous menons.

L’ensemble de la mission fut logée, à sa demande, chez l’habitant à Tidli  toujours très confortablement et dans un accueil des plus chaleureux mais l’équipement désormais terminé de l’étage du dispensaire, qui présente tout le confort, permettra la prochaine fois de loger directement au centre de soins. C’est là également que tous les repas ont été confectionnés par une famille voisine du dispensaire.

L’association Ahouach s’est occupée de l’achat des vivres et chaque membre de la délégation a versé une libre participation aux frais en fin de mission.

Dés l’ouverture du centre de soins, les patients arrivent en nombre et se massent dans la salle d’attente  ou à l’extérieur. Il est indispensable  de distribuer des tickets afin de réguler l’ordre d’arrivée pour éviter tout conflit : certains ont marché longuement pour arriver jusqu’à nous.

 

L’accueil s’effectue dans la première salle où Isabelle Demeyère a reçu chaque patient : pour l’identifier tout d’abord, vérifier s’il a déjà fait l’objet de soins lors des deux précédentes missions (juin ou  octobre 2011), le peser, le mesurer et procéder, pour tous les adultes, à une analyse d’urines (bandelettes) ; les innombrables homonymies rendent absolument nécessaires d’effectuer cette première action avec soin. Quand le patient présente naturellement sa carte d’identité, noter le numéro sur sa fiche médicale est une indication supplémentaire pour éviter toute erreur mais beaucoup se présentent sans carte, ni livret de famille. Après avoir recueilli et noté les doléances du patient, celui-ci est emmené chez l’un ou l’autre des soignants selon son cas. Nous avions installé la sage femme à l’étage, dans une pièce  bien au calme pour les visites gynécologiques. En bas, officiaient les Drs Malgras et Venet. A l’arrivée du Dr Idali, le Dr Venet a consulté dans une autre pièce à l’étage.

La sage-femme a effectué des visites à domicile et l’infirmière plusieurs  missions dans les deux écoles : Tidli et Imzough (voir CR). Ce type d’actions était une première pour l’association Ahouach et a reçu un vif succès auprès notamment de l’institutrice d’Imzough qui avait elle-même des demandes bien précises (voir CR).


Visite auprès du délégué. Lundi 30 avril, Isabelle Demeyère s’est rendue à la délégation du Haouz du ministère de la Santé dont nous dépendons où elle a  été très bien accueillie par le délégué : M. Adelkader Mouzdahir qui suit notre dossier. Il a indiqué qu’il se rendrait prochainement une journée au dispensaire avec l’administrateur pour lister tous nos besoins en équipement et les transmettre au Ministère de la Santé. Cet équipement sera celui de base (il comprend un peu de mobilier,  pèse-personnes, toises, etc.), matériel de bureautique (mais pas d’ordinateur).

A nous de l’améliorer ou d’apporter un peu plus  de confort (chaises dans la salle d’attente au lieu d’un banc, etc.)

Dès l’agrément du Ministère, M. Mouzdahir rédigera un procès verbal indiquant les modalités de passation du bâtiment entre notre Association Ahouach et le ministère de la Santé, PV que nous signerons dans le cadre d’une réception officielle qui sera l’inauguration du centre de soins. Celle-ci  interviendra une fois l’équipement  du bâtiment terminé.

C’est notre relais sur place, Mohamed Idali qui emmènera  M. Mouzdahir au centre de soins à une date qui reste à définir mais qui ne devrait pas être trop éloignée dans le temps. Les deux hommes sont en contact.

Pour M. Mouzdahir, le centre de soins fonctionnera à plein temps en 2013 et sera l’une des trois pointes du triangle médical : Imzough, Imsker, Tachedirt ,  villages qui  auront chacun un centre de soins opérationnel en 2013.

Le temps du recrutement, il se peut que le poste d’infirmier soit occupé par un « tournant » deux à trois fois par semaine.  Une fois la personne désignée, il semblera important de l’accompagner et de la soutenir dans son travail afin de la maintenir en place...

Le ministère de la Santé expérimente  avec des membres de la société civile et des associations locales comme la nôtre, un mini  SAMU obstétrical (évaluation du côté d’Ouarzazate) : il paraît nécessaire de réfléchir à la présence d’un 4x4 équipé, adaptable en ambulance, en cas de besoin.



Bilan et recommandations



- Il nous faut améliorer l’accueil des patients : la nécessité d’être au moins deux à ce poste est nécessaire (deux défections  sur cette mission) et pourquoi ne pas envisager de « recruter » sur nos missions une ou deux infirmières à ce poste puisqu’il s’agit de questions médicales  (prises d’urines, etc.)

- Il nous faut améliorer le suivi des patients en créant un vrai dossier médical pour chacun : le lien avec  les fiches de consultations de juin n’a pas toujours été établi par les médecins de la mission d’octobre. Celle-ci a pourtant réalisé une saisie informatique des données mais dans un tableau qui reste compliqué à alimenter à chaque patient.

Les Dr Malgras et Venet vont réfléchir au choix d’un logiciel adapté mais l’on sait déjà que l’on ne pourra pas se passer du papier : le Maroc fonctionne avec des registres (diabétiques, tuberculeux, etc.)

  • - Le suivi des patients est d’autant plus important chez la femme enceinte : il nous faut mettre en place  un lien entre notre association et les deux maisons d’accouchement situées en bas de la vallée : à Asni et dans la vallée de l’Ourika où sont en poste sage femme et médecin généraliste (les césariennes sont  évacuées vers Tannahoute et Marrakech)

-  Le rdv avec le Dr Squalli n’a pu avoir lieu du fait de notre arrivée sporadique ; or il est indispensable de reprendre contact avec ce dentiste qui a  financé dans le cadre du Lions club de Marrakech un cabinet ambulatoire installé dans un camion que l’on pourrait faire venir à l’Oukaïmeden ou qui pourrait descendre sur la piste si c’est possible techniquement.  Le soin des dents fait partie de nos axes de progrès…

- L’ouverture prochaine d’une garderie  pour les plus petits et d’un foyer pour les femmes, deux structures financées par notre partenaire, l’Association Ennour, et situées juste à côté du dispensaire et de l’école va, à terme,  animer le lieu, et l’ensemble pourrait devenir un lieu de soin et d’éducation et fédérer toutes une série d’actions envers les populations les plus demandeuses de la vallée : les femmes et les enfants

- Divers.-  Quelques idées  ont illuminé notre séjour ; elles sont  à concrétiser dès l’ouverture du centre de soins : la mise à disposition d’anti-poux à l’école ; la mise à disposition de protections périodiques pour les femmes (voir CR) ; la mise à disposition d’un frigo pour conserver l’insuline des diabétiques en traitement, etc…

Enfin, nous avons revu les fillettes de cette famille indigente de Tidli (voir mission d’octobre 11) ainsi que leur maman avec son dernier bébé. Nous n’avons malheureusement pas vu le papa avec qui il aurait été intéressant de discuter.  Devant le manque de ressources et la carence alimentaire des enfants, nous avons confié à Mohammed Idali, notre relais dans la vallée, le soin d’acheter des denrées alimentaires et de composer un poulailler (achat de quatre couples poules et coq)  afin que les œufs et la viande fassent leur apparition dans ce foyer…








Rapport du  chef de mission médicale,  Dr Isabelle Malgras


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Centre de soins de la vallée d’Oussertek


Consultations au centre de soins

Du mardi 24 avril après midi au vendredi 27 avril (soit 3,5 jours)

Consultation au RDC pour 2 médecins

Consultation à l’étage pour la sage femme

238 personnes

 

Visites à domiciles dans les villages

 

Réalisées par les deux généralistes en fin ou début de journée et sur le chemin !!

Environ 10 personnes




 

 

 

 

 

 


 

 

 

 


Réalisées par la sage femme accompagnée de l’IDE :

Visites des femmes enceintes

Visites des nourrissons

Environ 12 personnes



 

 

 

 

 

Education à la santé à l’école d’ Imzough et de Tidli


Réalisée par l’IDE en santé scolaire : prise de contact et échange fructueux avec les institutrices

Estimation des besoins et projets d’éducation à la santé  à mettre en place au sein de l’école : en particulier

sur le plan du développement psychomoteur et imaginaire de l’enfant

sur la connaissance du corps humain et de la puberté

sur les maladies et sur l’hygiène corporelle et alimentaire

Intervention le jeudi 26 avril sur l’hygiène bucco-dentaire avec distribution de brosses à dent et dentifrice

Intervention le jeudi 26 avril sur la puberté et l’appareil génital féminin avec un groupe de jeunes filles

(10-15 ans) animée par l’IDE +la sage femme

 


Bilan et recommandations


L’ensemble des 5 villages sont venus consulter ( + deux personnes de la vallée d’en face Ikis et Amsakrou)

Nous avons vus 163 femmes /81 hommes

De 0 à 5ans ↗ 24 filles                          de 5 à 10 ans ↗26 filles                               de 10 à 15 ans↗ 21 filles

↘ 16 garçons                                               ↘17 garçons                                                      ↘ 10 garçons


De 15 à 20 ans ↗ 16 filles                 de 20 à 50 ans ↗ 49 femmes                     plus de 50 ans ↗ 28 femmes

↘8 hommes                                          ↘ 12 hommes                                                  ↘ 17 hommes

Quels ont été les motifs de consultations et les pathologies rencontrées ?


Pathol.digestive :(principalement épi gastralgies et douleurs abdominales liées aux parasitoses) 62 personnes→ 25 %

Pathol.ORL+pulm.infectieuse : (otites ,angines,BK,pneumopathies ) :37 personnes→15%

Pathol.uro-néphro :( principalement infections urinaires basses et prob.prostatique chez l’homme âgé) 24 cas→10%

Pathol.neurologique : (céphalées) :23 cas→ 9%

Pathol.de l’appareil locomoteur : 22 cas→ 9%

Pathol.gynécologique :(surtout dysménorrhées)  19 cas→7,7%

Pathol .dentaire :18 cas sévères d’abcédations ou de délabrement avancé (le problème dentaire touchant

la quasi-totalité des villageois !) → 7,3% de nos consultations

Pathol.cardiovasc. (surtout HTA)  14 cas→6%

Pathol.allergique : 10 cas → 2 ,4%

Pathol.endocrinienne : (surtout DNID et goitre thyroïdien) : 10 cas→4 %

Pathol.dermato : (autre que allergique) =  teignes, infections à candida ou gram+ :9 cas→ 3,7%

Pathol.hématologique : anémies cliniques et/ou confirmées avec l’hemocue : 6 ( mais cela est un chiffre qui ne reflète pas la réalité)

nous avions emporté l’appareil Masimo Pronto  (pulse CO oxymeter) bien décidés à doser l’Hb d’une manière systématique  mais nous avons rencontré quelques difficultés d’utilisation

-        du fait de la présence de henné  sur les doigts des enfants et des femmes

-        du fait d’une sensibilité importante de l’appareil à la T° des extrémités (si doigts froids pas de possibilité de mesurer l’HB  )les autres paramètres s’affichant tout de même

le Dr IDALI avait apporté son Hemocue et s’en est servi mais pas d’une manière systématique


retard staturopondéral des enfants : 17 cas importants sur 84 enfants( âgés de 3 mois à 16 ans)

d’une manière plus générale on constate beaucoup d’hypotrophies et retard du développement :

sur 40 filles, le calcul de l’IMC montre que  29 sont en dessous  du 50ème percentile dont 10 en dessous du 3ème percentile

sur 44 garçons, le calcul de l’IMC montre que 30 sont en dessous du 50ème percentile dont 7 en dessous de 3ème percentile.


pathologies diverses : orgelet, varices des membres inférieurs, douleur de la crête iliaque, demande de

contraceptif,’’point de coté à l’effort ‘’, céphalées au soleil !!


enfin  22 personnes sont venues mais nous n’avons pas retrouvé de pathologies !


Salle d'attente réservée aux femmes


Réflexions et interrogations qui découlent des missions que nous avons faites depuis juin 2009 :


→concernant la prise en charge médicale des villageois :

 

  • l’interrogatoire et l’examen des  parturientes et  des jeunes mamans révèlent que beaucoup de femmes ne mènent pas à terme de nombreuses grossesses  →faire une étude plus approfondie  (statistique) et à la recherche des causes en partenariat peut être avec la maison d’accouchement qui s’est ouverte à Asni , afin que  les femmes de la vallée soient mieux suivies .
  • mettre en place des moyens de supplémentation (lait maternisé ou soluté hyperprotidique ?)pour pallier
    les  carences d’allaitement ou d’alimentation post allaitement 

  • mettre en place d’une manière systématique les supplémentations (en fer, vit D, acide folique, vit A, etc.)

  • étant donné l’existence d’une crèche  construite depuis peu  par notre Association partenaire Ennour : favoriser l’éveil et le développement psychomoteur des jeunes enfants

  • mettre en place d’une manière systématique les traitements préventifs des parasitoses et l’éducation à la santé en parallèle pour éviter qu’ils ne se réinfectent trop souvent

  • prévoir l’organisation des soins dentaires  URGENT +++ en plus des actions de prévention

  • informer sur les règles d’hygiène corporelles (en particulier pour les infections urinaires  et les infections (dermato)

  • assurer le suivi et la prise en charge des patients diabétiques et hypertendus (impératif) car on  a instauré des traitements qui n’ont pas été suivis

 

→concernant l’organisation du travail et la logistique :


  • il devient obligatoire  de travailler avec un logiciel médical adapté  pour la gestion des dossiers (en partenariat avec PDM afin que tous les soignants intervenants aient à leur disposition le même outil  et  accès à toutes les données  d’une mission à l’autre)
  • il devient obligatoire d’harmoniser nos pratiques et de mettre en place des protocoles d’action et de prévention, avec CàT  spécifiques aux problèmes de santé rencontrés dans cette population
  • ceci faisant partie du plan d’activité et des projets de travail que l’on doit établir avec le Dr Anne Avanzi, responsable des missions Maroc à Pédiatres du Monde
  • les postes  d’accueil et de traduction étant essentiels  lors  des missions, il faut entamer une réflexion sur ces postes afin que chaque mission soit  équilibrée en personnel non médical et médical  (nous avons eu à gérer un déséquilibre cette fois qui a retenti sur le bon déroulement des journées de travail déjà chargées)
  • à réfléchir sur l’élaboration d’un livret d’accueil ou un document  pour les futurs « missionnaires » (us et coutumes des villageois, habitudes alimentaires, pathologies les plus fréquemment rencontrées…quelques mots de tamazight …)
  • l’aménagement mobilier de l’appartement situé au dessus du dispensaire est maintenant réalisé et nous assure un hébergement de qualité (eau chaude, douches, WC, cuisine équipée, couchages confortables..)

 



Véronique MORIN. Infirmière en santé scolaire. Médecine préventive.

RAPPORT DE MISSION du 22 avril au 28 avril 2012

Les thèmes à explorer sont :

L’oxyurose, la géophagie, l’hygiène en générale.

Les mots clefs sont :

Action d’éducation à la santé dans les écoles.

Villages : Imzough. Tidli

Avant mon départ, je ne possède pas assez d’éléments pour construire des interventions complètes qui permettent de proposer des réponses adaptées pour chaque thème abordé, il est donc préférable de mener une mission exploratoire et d’affiner le projet sur place.

Le but est de :

Effectuer un « recueil de données » sur le mode de vie des gens de la vallée (alimentaire, hygiène)…

Prise de contact avec les institutrices de l’école qui se trouve à proximité du dispensaire.

Faire le point avec elle sur ce qui a été abordé ou non et connaître leur(s) demande(s).

Cibler ce à quoi nous sommes en mesure de répondre.

Effectuer en partenariat avec les institutrices et le directeur des écoles une action d’éducation à la santé ou plusieurs.

Recueil de données :

Mostafa IDALI (notre chauffeur) et Hassan (traducteur) me renseignent sur les modes de vie des villageois.

Sont évoqués au niveau alimentaire, le peu de consommation de viande (conservation des aliments impossible car pas de réfrigérateurs, coût élevé de cette denrée) et la consommation excessive de sucre qui provoque diabète et caries dès le plus jeune âge.

Au final : Peu de viande

Beaucoup de légumes,

Beaucoup de céréales

Beaucoup (trop) de sucre. (Diabète/ Caries+++)

Hassan m’indique qu’il y a l’eau courante dans chaque maison mais pas d’eau chaude.

L’eau vient de canalisations plastiques posées en haut du village, à la source.

Il y a deux réserves qui alimentent en eau 3 des 5 villages.

Une autre source desservant les 2 autres villages.

Un produit est mis pour préserver la qualité de l’eau, mais Hassan ne connaît pas son nom.

Les toilettes sont à 60% des toilettes « à la turc » mais pas de tout à l’égout donc trou dans la terre et sinon un trou dans la terre. Pas de papier toilette, le lavage des mains se fait à l’eau.

Dans les maisons, il y a une petite pièce servant de W.C et de salle de bain (très rudimentaire). Certaines possèderaient un petit hammam. Il y a du savon dans chaque habitation.

Hassan me parle d’un projet entre une association étrangère pour l’environnement en contact avec celle du village « Ennour » afin qu’il y ait des W.C dans chaque habitation.

Mardi 24 avril :

10h :

Prise de contact avec les institutrices qui nous accueillent avec plaisir. Nous calons un rendez-vous à 11H pour parler plus longuement.

11h :

Recueil de données sur les actions menées en classe et prise en compte de leur demande.

Je demande aux institutrices si elles ont abordé :

1/ L’ ALIMENTATION

2/ L’HYGIENE du CORPS, le LAVAGE des MAINS, des DENTS

3/ LA CONNAISSANCE du CORPS HUMAIN

4/ L’ENVIRONNEMENT : la planète, l’eau :

la source (richesse qu’ils possèdent à ne pas polluer).

Nous avons constaté sur certains chemins lors de notre montée au dispensaire des déchets trainants près de la source et par terre, dont des piles usagées.

1/L’ALIMENTATION:

Les groupes alimentaires sont vus.

En ce qui concerne la géophagie, l’institutrice ne parle pas de géophagie volontaire, mais précise que cela peut arriver chez les plus petits lorsqu’ils ramassent un fruit qui est tombé par exemple. Elle nie que ce genre de pratique puisse exister d’une manière plus systématique chez toute personne, notamment les femmes enceintes ou les enfants de tout âge. Le sujet semble tabou.

En ce qui concerne l’excès de consommation de sucre, l’institutrice nous rappelle que le thé sucré fait partie intégrante de la culture Berbère et Marocaine et que cela n’est pas possible de modifier ce critère.

2/ L’HYGIENE :

Zahira, l’institutrice des 10/12 ans m’indique qu’une fois par an, en début d’année, une information est faite sur le lavage des mains (avant et après le repas).

Information qui serait faite auprès des enfants, et des parents, mais (d’après l’institutrice) ceux ci n’acceptent pas les conseils donnés, je pense qu’ils ne font pas le lien entre le lavage des mains et les maladies.

Par exemple, le savon ne sera utilisé que pour laver le linge, pas pour la toilette ni le lavage des mains.

3/ LE CORPS HUMAIN :

Les 5 sens sont abordés et une approche de l’anatomie est faite. (Très simplifiée pour les plus petits).

4/ L’ENVIRONNEMENT :

Sont abordés : L’énergie et les éléments.

Une fois par semaine environ, l’institutrice sensibilise les élèves au sujet de la propreté en classe, dans la cour de récréation.

Nous parlons ensuite des niveaux de classe de cette école.

Il y a trois classes : celle des petits de 4 ans à 7 ans

Celle des moyens de 8 ans à 11 ans environ, et celle des grands de 10_12 ans.

Le « collège » est au village d’ASNI (à 10km d’AGADIR).

Elles parlent du fait que les jeunes filles espèrent se marier très vite. Que les parents ne souhaitent pas voir leur fille se déplacer à ASNI à cause de la distance et que la fille doit servir pour les travaux de la maison et des champs.

Cela est un réel problème car beaucoup de jeunes filles arrêtent l’école au CM2.

LES BESOINS…

Enfin, les institutrices sont unanimes pour dire qu’elles manquent de moyens pour faire leur métier correctement.

A noter le manque de jeux, d’activités créatives qui permettraient de développer la créativité et l’imaginaire de ces enfants dont elles disent qu’ils ont un « esprit étroit », n’ayant pas d’ouverture d’esprit sur autre chose que la vallée. « Leur monde, c’est la vallée »

Idées de jeux : Livres dont on commence l’histoire, dont l’enfant doit imaginer une suite et une fin; contes ; puzzles ; ballons ; jeux de marelle (pour les repères temporo-spatiaux), livres imagés sur le monde. (Beaucoup ne savent pas que la mer, les océans existent) etc…

LA DEMANDE des institutrices :

les jeunes filles seraient intéressées par une intervention sur la PUBERTE.

LES MOYENS à NOTRE DISPOSITION :

Affiches sur les dents et les caries en classe+ celles que j’ai apportées)

90 brosses à dents et dentifrices (obtenues par le Dr Bouskraoui, chef de service de pédiatrie à Marrakech).

Planches anatomiques (corps de la femme).

PROJET :

Après cet entretien, nous convenons avec les deux institutrices de cibler deux points d’intervention :

1/ LE LAVAGE des DENTS

2/ LA PUBERTE

Un 2ème RDV est fixé au lendemain à 15H pour rencontrer la troisième institutrice (des petits), affiner nos données et notre action.

MERCREDI 25 AVRIL 15H:

L’ALIMENTATION : les sciences naturelles évoquent l’alimentation complète, les groupes alimentaires.

L’HYGIENE : Evoqué plusieurs fois dans l’année auprès des enfants.

Propreté du corps

Lavage des mains

Sensibilisation sur le corps humain

DENTS : Non fait.

L’institutrice est d’accord pour qu’une intervention soit faite sur l’hygiène dentaire le lendemain : JEUDI 26 avril.

JEUDI 26 AVRIL :

Action d’éducation à la santé sur l’hygiène dentaire

13h : pour les 10-12 ans

14h : pour les 9-11 ans

15h : pour les 6-8 ans

Action d’éducation à la santé sur la puberté (IDE+ sage femme)

 

16h : pour les filles de 10-12ans.

Auparavant,  le Dr Isabelle Malgras et moi même irons à 9h à l’école de TIDLI rencontrer les institutrices.

CONSTAT des INSTITUTRICES de TIDLI

-Manque de moyens pédagogiques

-Pas de rencontre avec les familles, les parents d’élèves.

-Si pathologies contagieuses, impossibilité de faire garder l’enfant à la maison.

-Les institutrices disent ne pas être concertées pour dresser un bilan des carences et des éléments positifs de l’école.

Les seules rencontres avec le directeur des écoles de la vallée ne concernent que les notes des élèves ou l’annonce de futurs travaux d’aménagement de la route et de rénovation des fenêtres et portes de l’école qui sont effectivement en très mauvais état.

-Elles déclarent que cette école risque de fermer puisque son accès n’est pas facile et qu’il y a peu d’élèves.

PROJET :

Nous laissons aux institutrices le mail de l’association pour garder contact et voir ensemble des idées d’interventions lors d’une prochaine mission :

-Jeux avec les enfants au sujet de l’hygiène+ quizz en fin de semaine pour vérifier l’intégration des informations.

-Promenade dans les alentours avec les enfants afin de les sensibiliser à la propreté de l’environnement. (Ramassage des détritus…)

-Jeux, livres pour travailler la psychomotricité, l’éveil, l’imaginaire…

ECOLE D’IMZOUGH : INTERVENTIONS sur l’HYGIENE DENTAIRE

Traducteurs : l’institutrice puis en renfort Simo BERNOU, (l’un des traducteurs pour les consultations médicales de cette mission).

Moyens : affiches existantes en classes, dessins sur tableau, échanges interactifs avec les enfants, démonstration du brossage des dents puis bilan de compréhension).

Les institutrices et enfants semblaient satisfaits de l’intervention.

Le surplus de brosses à dents a été gardé au dispensaire et quelques unes ont pu être distribuées sur place à des enfants et le reste gardé pour d’autres écoles lors d’une prochaine mission.

CONTACT À PRENDRE : Il semblerait pertinent de contacter le dentiste itinérant que nous n’avons pu rencontrer cette fois ci afin de voir s’il peut s’installer en bas de la vallée et organiser des consultations de soins qui sont urgentes pour la majorité des enfants.

INTERVENTION sur la PUBERTE

 


Comme convenu, l’institutrice les as prévenues et leur a demandé de préparer des questions.

Groupe de 14 filles environ de 10 à 12 ans.

Très curieuses, en demande d’informations.

Elles connaissent les changements principaux qui s’opèrent chez la fille lors de la puberté.

Leur description :

-La poitrine augmente de volume.

-Les règles

-Les sentiments ».

Nous détaillons ce que sont les règles, pourquoi elles apparaissent et nous nous servons d’une planche explicative pour compléter nos informations sur l’anatomie de la femme et le cycle féminin. Nous constatons une méconnaissance importante de l’anatomophysiologie du corps féminin.

Elles cherchent à savoir ce qu’il faut faire quand elles ont leurs règles :

- Faut-il se laver ou attendre qu’elles soient finies ?

- Se laver comment ?

Nous apprenons qu’elles protègent leur pantalon avec une chaussette ou un foulard.

Nous insistons sur la notion d’hygiène.

L’institutrice traduit volontiers et s’implique dans notre action pour que la compréhension soit la meilleure possible.

Rappel : il semble logique aux toutes jeunes filles de se marier très tôt et d’avoir un grand nombre d’enfants.

Elles nous disent être satisfaites de ce qui a été abordé.

 


ELEMENT à ABORDER la PROCHAINE FOIS ?

La contraception.

CONTACT À PRENDRE :

Directeur des ECOLES pour :

-poser un bilan des actions menées lors de cette mission

-faire un point sur les éléments à pérenniser, les carences et les futures actions à mener en partenariat avec :

- L’association de la vallée « ENNOUR » pour l’environnement,

- Le dentiste itinérant…

CONCLUSION : Nous sommes sur la bonne voie !... et les villageois nous l’ont fait savoir en nous organisant, pour la première fois, une belle soirée d’Ahouach !

Cette danse, dont notre Association porte le nom, fut un beau moment de reconnaissance mutuelle et d’envie d’améliorer encore et toujours notre projet !

 

Soirée d'Ahouach